Margaritès : un village de potiers au coeur de l'ile rebelle
Dernière mise à jour : 7 févr. 2021
De nombreux indices archéologiques permettent d’estimer à 2500 ans les premières traces de tradition potière à Margaritès.
Ce village d’artisans, situé tout prés de la ville antique d’Eleftherna, s’est, dès cette époque, spécialisé dans la fabrication des grandes jarres de stockage nommées les « pithoi » où étaient conservées les céréales, l’huile d’olive et autres denrées alimentaires.
A quelques heures de marche, sur les contreforts du Psiloritis, les potiers de Margaritès allaient recueillir de l’argile d’une qualité rare qui leur a permis de développer et d’entretenir une tradition potière de premier ordre encore d’actualité aujourd’hui.
La terre à pots qu’utilisent les potiers de Margaritès résulte du mélange de plusieurs argiles locales dans des proportions variables. La principale composante de la pâte est une argile bleue très fine et très grasse, nommée lépida, qui ne contient pratiquement aucun corps étranger. Très pure et très collante, elle doit être mélangée avec une terre sableuse jaunâtre, locale elle aussi, nommée koumoulé. Le mélange peut aussi être additionné d’une certaine quantité d’une troisième terre sableuse rougeâtre appelée kokkinochroma. De gris bleuté lorsqu’il est cru, le mélange devient rouge clair après cuisson.
Encore aujourd’hui, à l’écart des touristes, certains potiers comme Yiorgos entretiennent cette tradition séculaire en façonnant les "pithoi" et autres objets usuels antiques. En visitant son atelier, vous découvrirez les mystères des poteries crétoises, lampes à huile, arrosoir et autre tasse de Pythagore.